IMMEUBLE EDACOR
STEINMETZDEMEYER architectes urbanistes
Catégorie
Architecture non résidentielle
Classement
Participant
Edition du LAA
2019
AUTEUR(S)
STEINMETZDEMEYER architectes urbanistesAVEC
InCA Ingénieurs Conseils Associés
Dalzotto & Associés Sàrl
Maître d'ouvrage
SCI Edacor
Année de fin
2015
Localisation (ville)
Luxembourg
Description
Ce petit immeuble de bureaux avec commerce au RDC est situé dans le quartier de Bonnevoie à Luxembourg Ville, à deux pas de la Gare Centrale, dans un quartier vivant, central et intense d’urbanité, à proximité des transports en communs afin de favoriser l’usage de la mobilité douce.
C’est un immeuble urbain passif (classe A) et « low-tech », avec une surface commerciale de 110m2 au rez-de-chaussée et cinq niveaux de bureau de l’ordre de 125m2 chacun. La structure en béton armé comporte des dalles à épaisseur variable, offrant des surfaces à portée libre de 11×12m. Les allèges en façade forment des poutres inversées, permettant aux fenêtres de toucher le plafond, pour maximiser la pénétration en profondeur de la lumière naturelle.
L’ensemble des ouvrages bétons est laissé apparent, avec leurs défauts et irrégularités. Des faux-planchers en chêne massif apportent la chaleur et le fini noble en contraste avec le gros-œuvre « brut de décoffrage ».
L’escalier, balancé pour être le plus compact possible, est réalisé entièrement en acier brut ciré. Il est composé d’une grande tôle centrale de plus de 15m de haut suspendue à la dalle de toiture, à laquelle sont fixées d’un côté les marches en tôle pliée. Les marches sont fixées de l’autre côté aux voiles béton périphériques via des écarteurs qui laissent pénétrer la lumière tout le long des parois.
Low-tech et passif (classe énergétique A), ce bâtiment est bien isolé et pourvu de grandes ouvertures généreuses optimisant l’apport de lumière naturelle, constituées de triples vitrages. Les baies de fenêtres sont disposées pour cadrer les vues impressionnantes sur les paysages urbains voisins, tout particulièrement sur la Gare centrale et ses anciennes Rotondes, avec en arrière-plan les faubourgs avec jardins individuels et les forêts et champs du sud de la ville.
Des protections solaires extérieures automatiques, tissus légèrement réfléchissants et translucides à 20%, limitent en été les charges externes dans les espaces de travail tout en permettant aux occupants d’avoir un bon rapport visuel sur les paysages environnants.
Une ventilation naturelle nocturne innovante, par des fenêtres verticales automatisées est mis en place à travers tous les étages. L’ouverture des fenêtres, à presque 90°, commandées par des moteurs électriques entre 22h00 et 06h00 permet de réactiver l’inertie thermique des dalles en béton les nuits d’été. Ce déphasage entre le stockage journalier des charges calorifiques internes et le rafraîchissement naturel la nuit a fait ses preuves lors des récentes canicules : les températures intérieures ont atteint 25 à 26°C, quand les températures extérieures montaient à 39 voire 40°C !
Aucune production de froid, ni de free-cooling n’a été installée.
La ventilation des espaces de travail se fait par des simples VMC individuelles par étage. Celles-ci ont un rendement de récupération de chaleur particulièrement élevé et ont permis d’éviter les grands groupes de ventilation et gaines imposantes de distribution d’air à travers tout l’immeuble.
Le chauffage, quand celui-ci s’avère nécessaire, profite du raccordement au chauffage urbain et se limite ainsi à des simples échangeurs et pompes de distributions internes.
La façade est revêtue d’un bardage bois de mélèze, de nos régions, carbonisé (yakisugi). Les planches ont été brûlées au chalumeau et la couche carbonisée noire, visible en surface, forme la protection naturelle du bois de mélèze.